Cet article est le premier d’une série sur le rôle des femmes à l’époque Viking. Notre rituel estival étant dédié à Freya, la plus radieuse des déesses, nous souhaitons entamer cette série par l’étude de sa représentante sur Terre : la maîtresse de maison (husfrue).
La femme au foyer Viking
Le mot « frue » en norvégien moderne provient du mot « Frøya ». « Hus », bien sûr, signifie « maison ». Ainsi, « husfrue » était un titre honorifique accordé à la Freya de la maison. La húsfreyja dirigeait la ferme ainsi que ceux qui y vivaient, et ce titre ne doit absolument pas être compris comme dégradant. À l’époque Viking, être une femme au foyer était une tâche difficile et hautement valorisé au sein de la communauté.
La maîtresse de maison était responsable de ce qui se produisait entre les quatre murs de sa maison. La plupart des fermes de l’époque étaient constituées par plusieurs familles, et les femmes aux foyers étaient « responsables des ressources humaines ». En outre, elles devaient superviser les élevages et les travaux agricoles, l’éducation des enfants et la cuisine. Les femmes avaient un rôle important en tant qu’hôtesses lorsqu’elles recevaient des visiteurs, ce qui n’était pas une mince affaire. L’accueil des hôtes permettait d’établir et d’entretenir des alliances politiques cruciales. La húsfreyja était notamment en charge de placer ses invités, déterminant ainsi l’hôte servi le premier et par là même la hiérarchie sociale dans l’assemblée. Une décision maladroite dans le choix du placement des invités pouvait mener à de graves conséquences. Ainsi, cette tâche particulière mettait les femmes en position d’exercer un pouvoir politique direct et indépendant.
La femme au foyer était en fait si hautement valorisée dans son rôle que des pierres runiques ont été érigées en son honneur. Sur une pierre dédiée à la femme Óðindísa, on peut notamment lire :
“Le bon fermier Holmgautr a élevé cette pierre en mémoire d’Óðindísa, sa femme. Aucune meilleure maîtresse de maison ne régnera sur la ferme Hassmyra. Red-Balli a gravé ces runes. Óðindísa était une bonne soeur pour Sigmundr.”
La mère Viking
Les recherches montrent que les femmes à l’époque des Vikings donnaient naissance à un enfant en moyenne tous les 30èmes mois entre les premières menstruations et la ménopause. De surcroît, le taux de mortalité infantile était incroyablement haut, entre 30 et 60%. La vie quotidienne était terriblement difficile, et il était entendu que les femmes travaillent jusqu’à la naissance, et reprennent leur labeur peu après avoir enfanté. En d’autres termes, il n’y avait pas de congé maternité à proprement parler.
Les sagas mentionnent notamment des femmes donnant au concept de « maman ours » une toute nouvelle dimension. L’Islandaise Vigdis accompagnait son mari lors d’une expédition vers de nouveaux territoires inconnus en Islande. Vigdis était au terme de sa grossesse. Peu avant de traverser une rivière, elle réalisa qu’elle allait accoucher. Elle ordonna aux autres de continuer sans elle, et qu’elle les rattraperait. Vigdis s’arrêta , donna naissance, pris son nouveau-né dans ses bras et continua l’expédition.
La légendaire Frøydis Eriksdatter est un autre exemple. Frøydis et sa famille étaient poursuivis à travers les forêts canadiennes par des « skrælinger », indigènes américains. Elle était enceinte et sur le point d’être devancée par les hommes l’accompagnant. Elle répondit en se saisissant d’une épée tombée sur le sol et se tourna pour faire face à l’ennemi. La légende raconte qu’elle se coupa un sein et frappa l’épée contre sa poitrine. Ce geste terrifia les « skrælinger » à tel point qu’ils firent demi-tour et s’enfuirent à travers bois. Alors que Frøydis rattrapa ses congénères, elle leur donna une leçon bien méritée pour avoir agi en tels lâches.
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Norse Tradition
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